Qu’est-ce que la CDHR ?
La contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR) permet de garantir une imposition minimale de 20 % sur les revenus 2025 et semble viser les contribuables dont la rémunération repose principalement sur des dividendes ou qui réalisent des plus-values imposées au PFU.
Contribuables concernés
La CDHR s’applique aux contribuables domiciliés fiscalement en France dont le revenu fiscal de référence « retraité » est supérieur à :
- 250 000 € pour un contribuable célibataire, veuf, séparé ou divorcé ;
- 500 000 € pour les contribuables mariés ou pacsés soumis à une imposition commune.
Paiement de la CDHR
Entre le 1er décembre et le 15 décembre 2025, la contribution différentielle due pour l’année 2025 donne lieu au versement d’un acompte. Cet acompte doit représenter 95 % du montant estimé de la CDHR. Lors de la déclaration de revenus 2026, le solde est ajusté en fonction des montants exacts.
Estimation de la CDHR
Le montant dû au titre de la CDHR se calcule selon la formule suivante :
[ 20% x Revenu fiscal de référence « retraité » ] – [ Imposition effective ]
Si l’imposition effective est supérieure à l’imposition cible de 20%, le contribuable n’est pas redevable de la CDHR.
Revenu fiscal de référence « retraité »
Il se décompose en deux parties :
- Les revenus connus lors de la déclaration entre le 01/12 et 15/12/2025 ;
- L’estimation des revenus perçus entre la date de déclaration et la fin d’année 2025.
Imposition effective
Elle prend en compte :
- L’impôt sur le revenu issu du barème, d’une imposition forfaitaire et libératoire (à noter que seuls les prélèvements libératoires versés après la publication de la loi de finances sont pris en compte et que l’imposition au titre des revenus exceptionnels n’est retenue qu’à hauteur de 25 %) ;
- La majoration liée à la réintégration de certains crédits et réductions d’impôt ;
- La contribution exceptionnelle sur les hauts revenus ;
- Les majorations de 12 500 € pour les contribuables soumis à une imposition commune et de 1 500 € par personne à charge.
Importance d’une estimation précise des revenus
Une estimation rigoureuse des revenus perçus entre la déclaration de l’acompte et la fin de l’année 2025 est essentielle.
En cas de sous-estimation des revenus
Cela peut entraîner des pénalités lors de la régularisation de la CDHR, prévue lors de la campagne déclarative de mai-juin 2026, si l’écart entre l’acompte versé et celui dû est supérieur à 20 %. La pénalité s’applique alors sur la différence entre le montant de l’acompte qui était dû et le montant de l’acompte effectivement versé.
En cas de surestimation des revenus
Cela peut engendrer un effort de trésorerie inutile entre décembre 2025 et à minima juillet 2026, date à laquelle un éventuel excédent pourrait être restitué.
A noter
Certaines catégories de revenus peuvent être particulièrement difficiles à estimer, notamment :
- Les produits financiers volatils, dont les montants définitifs ne seront connus qu’au printemps 2026.
- Les parts variables de rémunération des dirigeants, souvent calculées après la clôture des comptes.
- Les revenus dont les informations sont connues tardivement comme les IFU bancaires, les revenus de SCPI ou les primes de fin d’année.
Points d’attention
Limitation de l’efficacité de certains dispositifs
La majorité des réductions et crédits d’impôt sont réintégrés dans le calcul de la CDHR et restent donc efficaces.
Cependant, certains dispositifs voient leur efficacité limitée, car ils réduisent l’impôt sur le revenu sans être réintégrés dans le calcul de la CDHR. Cela peut ainsi augmenter le risque de ne pas respecter l’imposition minimale requise correspondant à 20 % du RFR « retraité ».
Les dispositifs concernés incluent notamment :
- L’emploi d’un salarié à domicile ;
- Les dons réalisés par les particuliers ;
- Les investissements en SOFICA ;
- La réduction Girardin industriel lorsque l’investissement est réalisé dans le cadre de schémas locatifs ;
- Les enfants à charge poursuivant leurs études ;
- Les dépenses d’accueil à destination des personnes dépendantes ;
- Les prestations compensatoires ;
- Les versements d’épargne retraite déductibles du revenu global.
Revenus exceptionnels au titre de la CDHR
Certains revenus peuvent être qualifiés d’exceptionnels au titre de la CDHR, même s’ils ne bénéficient pas du système du quotient.
Par exemple, une plus-value imposée au PFU, et non au barème, pourrait être considérée comme exceptionnelle.
A noter que ces revenus sont retenus à hauteur de 25 % dans le calcul du RFR « retraité ».
Prélèvements libératoires à compter du 15/02/2025
Les prélèvements libératoires sont pris en compte dans le calcul de l’imposition effective uniquement s’ils ont été versés après la parution de la loi de finances. Ainsi, les prélèvements versés avant le 15/02/2025, de même que les revenus y afférents, sont exclus du calcul.
Pistes d’optimisation
Certains dispositifs peuvent aider à réduire le revenu fiscal de référence et, potentiellement, éviter de dépasser le seuil d’assujettissement de la CDHR :
- Les charges liées aux monuments historiques ;
Cependant, il est important de noter que :
- Ces dispositifs ne suffisent pas toujours à faire passer le revenu en dessous du seuil d’assujettissement ;
- Si les revenus imposés au PFU représentent une part importante des revenus, la charge déductible ne suffira pas à faire passer les revenus en dessous du seuil d’assujettissement et comme le montant d’impôt aura baissé, le montant de la CDHR à payer sera plus élevé.
